« Show don’t tell », montrez ne racontez pas
On a entendu ce conseil en écriture créative des milliards de fois et pourtant, peu d’écrivains en herbe l’applique.
Je suis rédactrice freelance, nouvelliste, et j’accompagne les auteurs dans leurs projets d’écriture. Au fil de mes expériences, j’ai constaté que les auteurs débutants ont la fâcheuse tendance à trop décrire (le physique, le passé des personnages, leur environnement proche, jusqu’à l’histoire elle-même…) au point de réduire leur histoire à un résumé indigeste. Ils décrivent l’histoire, au lieu de la faire ressentir au lecteur.
En bref : nous lecteurs, nous lisons pour ressentir, interpréter, réfléchir. On ne veut pas que l’auteur tout puissant nous explique la réaction d’un personnage, elle doit nous être suggérée. Pour y arriver, il faut raconter l’histoire à travers le prisme des 5 sens : l’ouïe, la vue, l’odorat, le goût et le toucher.
La description plate des sentiments et des pensées est à bannir. Pourquoi?
Décrire purement et simplement fera mourrir d’ennui le lecteur.
Adopter la méthode de l’écriture à travers le prisme des 5 sens permet d’amplifier un texte, lui donner une plus grande résonance, mais aussi de lui accorder une licence poétique. Quand on parle d’émotions, on utilise toutes les nuances de la palette de l’expression humaine, et elles sont nombreuses. Les émotions et les pensées sont complexes, c’est ce qui constitue notre humanité, et c’est ce qui donne la puissance à un texte.
- Le lecteur doit détruire la suite des événements à partir de sa propre compréhension du texte. Lire un livre, c’est avant tout une expérience sensorielle, un terrain de jeu offert à notre imagination. Ne tuez pas votre texte dans l’oeuf.
- Décrire ces pensées et émotions sans les faire ressentir, de manière analytique, ne résultera qu’en un texte sans saveur.
Un petit aperçu de l’effet :
La douleur me remontait le nez à la manière d'une moutarde trop vinaigrée
Elle me faisait tousser mes tripes, je voulais me taper la tête contre les murs, et oublier le monde à travers cet écrin de fumée.
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C’est quand même mieux que : j’étais triste à en crever.
Même si ça peut être un effet de style.
Vous avez l’idée, à vous de jouer.
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